La ménopause est une étape incontournable dans la vie des femmes, et pourtant elle reste bien souvent entourée de silence, de gêne ou de fausses croyances. Beaucoup la redoutent, certaines l’ignorent, d’autres la traversent sans trop savoir ce qui leur arrive. En tant qu’ostéopathe, je rencontre régulièrement des femmes en période de ménopause ou de péri ménopause. Elles me confient leur fatigue, leurs douleurs, leurs sautes d’humeur ou leur sentiment d’être « déconnectées » de leur corps. Cet article est né de ces échanges. Alors aujourd’hui, je te propose un éclairage simple mais précis pour mieux comprendre ce que ton corps traverse — et surtout, comment tu peux l’accompagner avec douceur et efficacité. 🤗
MÉNOPAUSE OU PÉRI MÉNOPAUSE , CE N’EST PAS NOIR OU BLANC
👉 Quand on parle de ménopause, on pense souvent à « l’arrêt des règles » qui survient généralement entre 45 et 55 ans. Mais en réalité, ce n’est pas un événement qui surgit du jour au lendemain : c’est un processus progressif, qui peut s’étaler sur plusieurs années.
La ménopause, au sens strict, correspond au moment où les règles se sont arrêtées depuis 12 mois consécutifs, sans autre cause médicale. Mais bien avant, il existe une phase de transition hormonale appelée péri ménopause. C’est là que tout commence…😱😡😶🌫️
🔎 Pendant cette période, les ovaires deviennent capricieux : un coup ils produisent des œstrogènes, un coup non. Ces variations hormonales importantes viennent perturber l’équilibre global du corps et déclencher les premiers signes que beaucoup de femmes connaissent bien (sans toujours les comprendre) : bouffées de chaleur, sommeil agité, humeur en dents de scie, règles irrégulières…
Et cette péri ménopause peut durer entre 4 et 10 ans! 😱 Oui oui… Tout simplement parce que le corps ne coupe pas les œstrogènes d’un coup sec : il tente une adaptation progressive.
Mais toutes les femmes ne vivent pas cette période de la même façon. Pourquoi ?
👉 La génétique joue un rôle : certaines femmes ont naturellement un terrain hormonal plus stable ou une meilleure sensibilité cellulaire aux hormones.
👉 Le mode de vie compte énormément : alimentation, niveau de stress, activité physique, qualité du sommeil, surpoids ou non… Tous ces facteurs influencent la manière dont le corps encaisse les variations hormonales.
👉 Et puis, il y a le vécu émotionnel. C’est souvent une période charnière : les enfants partent, le rapport au corps change, les parents vieillissent… Tout cela peut aggraver les ressentis physiques.
🚺 Une fois qu’on a franchi le cap (soit 12 mois sans règles), les ovaires cessent quasiment toute production d’hormones sexuelles. Les œstrogènes tombent à un niveau très bas — et restent bas.
Résultat : les symptômes liés aux fluctuations hormonales diminuent. En général, les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes ou les troubles de l’humeur s’estompent progressivement, parfois sur 1 à 3 ans après la ménopause.
Mais ce n’est pas toujours aussi simple.
Chez certaines femmes, certains symptômes peuvent persister plus longtemps, notamment :
les bouffées de chaleur (chez 1 femme sur 4, elles peuvent durer plus de 5 ans !)
la sécheresse vaginale ou les troubles urinaires, liés à la chute durable des œstrogènes
une fatigue chronique ou un ralentissement du métabolisme, surtout si l’hygiène de vie ne suit pas
une fragilité osseuse ou des douleurs articulaires, liées à la baisse d’œstrogènes qui jouent aussi un rôle dans la santé des os et des tissus conjonctifs
⛈️ En clair : la tempête hormonale se calme après la ménopause, mais le corps entre dans un nouvel équilibre, où il faut parfois adapter son hygiène de vie, son alimentation, son activité physique, et pourquoi pas envisager des accompagnements ciblés (ostéo, phyto, yoga, etc.).
CE QUI SE PASSE VRAIMENT DANS LE CORPS : QUAND LES HORMONES MÈNENT LA DANSE
À la ménopause, le grand chef d’orchestre qui désynchronise tout, c’est la chute progressive des œstrogènes (et dans une moindre mesure de la progestérone). Ces hormones, bien plus que de simples régulatrices du cycle menstruel, agissent comme des messagères dans tout l’organisme : cerveau, peau, os, métabolisme, système cardio-vasculaire… Elles sont littéralement partout.
Quand leur taux commence à baisser, c’est tout un écosystème qui se dérègle, et les symptômes que l’on ressent ne sont que la manifestation visible de ces ajustements internes.
💥 Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes
Elles sont dues à un dérèglement du centre de thermorégulation, situé dans l’hypothalamus. En l’absence d’œstrogènes, le cerveau perçoit des variations de température normales comme des excès, et déclenche une réponse disproportionnée : vasodilatation soudaine (chaleur, rougeurs), sudation, parfois frissons juste après. C’est comme si le thermostat interne devenait hypersensible.
🛏️ Les troubles du sommeil
Les œstrogènes participent à la régulation de la mélatonine (hormone du sommeil) et ont aussi un effet apaisant sur le système nerveux. Quand elles chutent, on dort moins profondément, on se réveille plus souvent, parfois en sueur ou avec des pensées qui tournent en boucle. La progestérone, qui diminue aussi, joue normalement un rôle sédatif : sa baisse renforce ces troubles.
📉 La prise de poids, en particulier autour du ventre
La baisse des œstrogènes modifie le stockage des graisses : on passe d’une répartition gynoïde (hanches, cuisses) à une répartition androïde (ventre), car le corps cherche à compenser la perte hormonale en produisant des œstrogènes via le tissu adipeux abdominal, qui en contient un peu. Résultat : plus de graisse au ventre, même sans manger plus. De plus, le métabolisme ralentit, les muscles fondent plus vite et on brûle moins de calories au repos.
🦴 La fragilité osseuse et l’ostéoporose
Les œstrogènes protègent les os en limitant leur dégradation par les ostéoclastes. Quand ils chutent, ce frein disparaît : les os deviennent plus poreux, plus fragiles, et le risque de fractures augmente, surtout après la soixantaine. C’est pour cela que l’activité physique et la vitamine D deviennent indispensables à cette période.
😞 Les sautes d’humeur, l’anxiété ou le « brouillard mental »
Les œstrogènes influencent la production de sérotonine, de dopamine et de GABA, trois neurotransmetteurs essentiels à la régulation de l’humeur, de l’attention et du calme intérieur. Moins d’œstrogènes = moins de ces messagers du bien-être = plus d’irritabilité, de fatigue émotionnelle, et cette fameuse sensation de « cerveau brumeux » ou d’être à côté de ses pompes.
💔 La baisse de la libido et la sécheresse vaginale
Avec la chute hormonale, les tissus génitaux perdent de leur élasticité et de leur lubrification naturelle. La muqueuse vaginale devient plus fine, plus fragile, et les rapports peuvent devenir inconfortables, voire douloureux. Cela, combiné à la fatigue ou à l’instabilité émotionnelle, peut entraîner une baisse du désir.
🧏♀️ Les douleurs articulaires
Les œstrogènes ont un rôle anti-inflammatoire naturel. Lorsqu’ils diminuent, les tissus articulaires deviennent plus sensibles aux inflammations, en particulier autour des hanches, des genoux ou des mains. Cela peut donner l’impression d’un corps « rouillé » le matin, ou de douleurs plus fréquentes lors de mouvements simples.
🩺 Les troubles cardiovasculaires
Les œstrogènes protègent aussi les vaisseaux : ils assouplissent les artères, réduisent le cholestérol LDL (le « mauvais ») et augmentent le HDL (le « bon »). Après la ménopause, ce bouclier hormonal disparaît, ce qui explique l’augmentation du risque cardiovasculaire chez les femmes post-ménopausées, souvent sous-estimé.
🧠 Les troubles de concentration et de mémoire
Liés encore une fois à la diminution des neurotransmetteurs influencés par les œstrogènes, mais aussi à la baisse du flux sanguin dans certaines zones cérébrales. Le cerveau a besoin d’un temps d’adaptation à ce nouveau régime hormonal, et certaines femmes ressentent une vraie baisse de performance cognitive transitoire.
💩 Les troubles digestifs
La ménopause peut aggraver un intestin déjà sensible. Les œstrogènes jouent un rôle dans la motricité intestinale, et leur baisse peut entraîner ballonnements, constipation ou digestion plus lente. De plus, le stress et les troubles du sommeil aggravent souvent ces manifestations.
💡Chaque femme est unique, et les symptômes varient en intensité, en durée, et en forme. Mais une chose est certaine : il ne s’agit pas d’une fatalité. Il est tout à fait possible d’agir.
CAS PARTICULIER : EN CAS D’HYSTÉRECTOMIE, QUE SE PASSE T-IL LORS DE LA MÉNOPAUSE?
Tout dépend du type d’hystérectomie réalisée.
🔹 Hystérectomie partielle (on enlève l’utérus, mais on laisse les ovaires) 👉 Dans ce cas, la ménopause continue à suivre son cours naturel, puisque ce sont les ovaires qui produisent les hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone). La seule différence, c’est que les règles s’arrêtent immédiatement (puisqu’il n’y a plus d’utérus), donc on ne peut plus s’appuyer sur l’absence de règles pour savoir si on est ménopausée. Mais les ovaires continuent de fonctionner, au moins pendant quelques années. Les symptômes de la péri ménopause apparaîtront progressivement, comme chez une femme non opérée, mais ils peuvent parfois survenir un peu plus tôt.
🔹 Hystérectomie totale avec ovariectomie (on enlève aussi les ovaires) 👉 Là, c’est différent : la ménopause est immédiate et brutale. On parle de ménopause chirurgicale. Du jour au lendemain, plus d’œstrogènes ni de progestérone. Cela provoque très souvent une apparition rapide et intense des symptômes : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, fatigue, troubles du sommeil, etc. Ce changement soudain peut être plus difficile à vivre que la ménopause naturelle, qui elle est progressive. Dans ces cas, un accompagnement médical (parfois hormonal, parfois naturel) est souvent proposé pour aider à traverser cette étape.
COMMENT TRAVERSER CETTE PÉRIODE AVEC PLUS DE CONFORT?
Il existe aujourd’hui de nombreuses pistes pour accompagner la ménopause, de manière naturelle ou médicale, selon les besoins et les préférences de chacune. Une des clés réside dans l’hygiène de vie.
🥦 Côté alimentation : privilégier les fibres, les antioxydants, les bons gras, les phyto-œstrogènes (soja, lin, légumineuses…), et éviter les sucres raffinés, qui perturbent le métabolisme et favorisent la prise de poids.
🚶♀️ Côté mouvement : marcher, faire du yoga, de la natation, du renforcement musculaire doux. Le sport améliore l’humeur, le sommeil, le métabolisme et la densité osseuse.
🧘 Côté émotionnel : méditation, respiration, accompagnement thérapeutique si besoin. C’est un moment fort dans la vie d’une femme, parfois déstabilisant, et c’est ok de se faire accompagner.
🤲 Côté soins : ostéopathie, acupuncture, phytothérapie, massages… Tous ces outils peuvent aider à rééquilibrer les tensions, soutenir les organes impliqués, soulager les douleurs et apaiser le système nerveux.
💊 Et parfois : le traitement hormonal substitutif (THS) peut être envisagé. Il doit toujours être personnalisé et discuté avec un professionnel de santé.
ET L’OSTÉOPATHIE DANS TOUT ÇA?
L’ostéopathie peut jouer un rôle important et complémentaire dans l’accompagnement de la ménopause. En travaillant sur le bassin, le diaphragme, les fascias et l’axe hormonal (hypophyse – thyroïde – ovaires), l’ostéopathe aide votre corps à mieux réguler ses fonctions. On peut intervenir pour apaiser les douleurs articulaires, améliorer le sommeil, soutenir le système digestif souvent perturbé, ou encore faciliter la détente du système nerveux, particulièrement sollicité dans cette période de changement.
Les tensions dans le bas-ventre, les troubles circulatoires, les douleurs lombaires ou les maux de tête peuvent être soulagés par une prise en charge ostéopathique adaptée. Le toucher doux, l’écoute, le travail sur la respiration et le relâchement du système neurovégétatif participent à restaurer un équilibre global.
UNE TRANSITION ÉMOTIONNELLE
💡 La ménopause ne touche pas que le corps. Elle vient souvent bousculer l’identité, la perception de soi, les émotions profondes. C’est une période où l’on se questionne : sur son rôle, sa féminité, sa vitalité, sa place dans la famille ou dans la société. Ces remises en question sont saines, mais parfois déroutantes. Il est précieux, à ce moment-là, d’être écoutée, soutenue, accompagnée.
Certaines femmes choisissent d’en parler avec leur ostéopathe, leur thérapeute, leur médecin. D’autres s’autorisent enfin à ralentir, à se poser les bonnes questions, à prendre soin d’elles, sans culpabilité. C’est aussi ça, la ménopause : un temps de recentrage, de reconquête intérieure, de transformation assumée. 🧘♀️
EN CONCLUSION…
🔑 La ménopause n’est ni une punition, ni un déclin. C’est un passage. Une transition qui peut s’avérer déstabilisante, mais qui peut aussi ouvrir une nouvelle manière d’être en lien avec soi-même. Mieux informée, mieux entourée, chaque femme peut traverser cette période avec plus de douceur, de puissance et de liberté. Le corps change, oui, mais il ne trahit pas. Il parle. Et il mérite qu’on l’écoute.
Et si tu as besoin d’un accompagnement personnalisé, mon cabinet est là pour toi… ✨
J'accompagne aussi...
